TRAGÉDIE. 30J
Néron. Et que vous montrent-ils qui ne vous avertîiîc. Qu'il faut qu'on me refpecte , Se que l'on m'obcïiîc»
Britannicus. Ils ne nous ont pas vus l'un Se l'autre élever. Moi, pour vous obéïr. Se vous, pour me braver? Et ne s'attendoicnt pas , lorqu'ils nous virent naître. Qu'un jour Domitius me dût parler en maître.
Néron. Ainfi par le deftin nos vœux font travcrfcs ; J'obéïfl'ois alors , & vous obcïfTez. Si vous n'avez appris à vous lailTer conduire , Vous êtes jeune encore , & l'on peut vous inftruire»
Britannicus. Et qui m'en inftruira î
Néron.
Tout l'Empire à la foîj, Rome . . ,
Britannicus. Rome met-elle au nombre de vos droits. Tout ce qu'a de cruel l'injufticc & la force , Les emprifonneroens , le rapt , & le divorce ?
Néron. Rome ne porte point Ces regards curieux Jufques dans des fecrets que je cache à fcs yeux. Imitez fon refpeft.
Britannicus.
On fait ce qu'elle en pcnfe.
NÉRON.
Elle fe taît du moim , imitez fon filencc.
Britannicus. Ainfi Néron cwnmence à ne fe plus forcer.
Néron. Néron de vos difcours commence â fe lafler.
Britannicus. Chacun devoît bénir le bonheur de fon règne.
NÉRON.
Heureux ou malheureux , il fuffit qu'on roc craigne.
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