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TRAGÉDIE, 157

Quand je dcvrois du Ciel hâter l'arrêt fatal , Néron , l'ingrat Néron .... Mais voici fon Rival.

��SCENE V.

BRITANNICUS, AGRIPPINE, NARCISSE, A L B I N E.

Britanni eus.

i\ os ennemis communs ne font pas invincibles , Madame, nos malheurs trouvent des cœurs fcnfiblcs,' Vos amis &.' les miens, jufqu'alors fi fecrets. Tandis que nous perdions le temps en vains regrets. Animés du courroux qu'allume l'injuftice. Viennent de confier leur douleur à Narcifle. Néron n'eft pas cncor tranquille poflcireur De l'ingrate qu'il aime au mépris de ma fœur» Si vous êtes toujours fenfible à fon injure , On peut dans fon devoir ramener le parjure. La moitié du fénat s'intérefTc pour nous 5 Silla , Pifon , Plautus . . .

A c R I P P I N i.

Prince , que dites-vous Silla, Pifon, Plautus, les chefs de la Nobleflc!

Britannicus. Madame , je vois bien que ce difcours vous bleflc} Et que votre courroux tremblant, irréfolu. Craint déjà d'obtenir tout ce qu'il a voulu. Non , vous avez trop bien établi ma difgrace; D'aucun ami pour moi ne redoutez l'audace: Il ne m'en rcfte plus; & vos foins trop prudens. Les ont tous écartes, ou féduits dès long-temps.

Agrippine. Seigneur , à vos foupçons donnez moins de créance >

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