Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/325

Cette page n’a pas encore été corrigée

TRAGÉDIE. i8j

'lus j'ai cJierché , Madame , & plus je cherche encor ~r quelles mains je dois conher ce tréfor ;

)e vois que Céikr, digne TeuJ de vous plaire, ..:. doit être lui fcul l'heureux dépofîtairej Et ne peut dignement vous confier qu'aux mains A qui Rome a commis l'Empire des humains. Vous même , confultez vos premières années. Claudius à fon fils les avoir deftinées, Mais c'étoit en un temps, où de l'empire entier [1 cioyoit, quelque jour, le nommer l'héritier. Les Dieux ont prononcé. Loin de leur contredire, o'ell à vous de paflèr du côté de l'empire. En vain de ce prêtent ils m'auroicnt honoré , Si votre cœur devoit en être féparé Si tant de foins ne font adoucis par vos charmes J Si, tandis que je donne aux veilles, aux allarmcs , Des jours toujours à plaindre, Se toujours enviés» Je ne vais quelquefois refpirer à vos pieds. Qu'Oc\avie à vos yeux ne faflc point d'ombrage; Rome , aufli-bien que moi , vous donne fon fulFragc, Répudie OctaWe , & me fait dénouer Un hymen , que le Ciel ne veut point avouer. Songez-y donc , Madame , & pefcz en vous-même Ce choix digne des foins d'un prince qui vous aime J Digne de vos beaux yeux trop long-tems captivés j Digne de l'Univers à qui vous vous devez.

J U N I E.

Seigneur, avec raifon je demeure étonnée.

Je me vois , dans le cours d'une même journée ,

Comme une criminelle amenée en ces lieux ;

Et lors qu'avec frayeur je parois à vos yeux.

Que fur mon innocence à peine je me fie ,

▼eus m'ofFrez, tout d'un coup, la place d'O^vîe.

T^rc dire pourtant que je n'ai mérité

cet excès d'honneur, ni cette indignité. ' pouvez-vous, Seigneur, fouhaiter qu'une fille, «siui vit, prefque en naiflânc» cteindie ù. £uailicj;

�� �