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TRAGÉDIE. z?i

"^on que pour OcVavie un refte de tendrcfîe Vi'arrache à fon Hymen & plaigne fa jeunelîe. Aies yeux , depuis long-tems , fatigués de fes foins Rarement de Ces pleurs daignent être témoins. Trop heureux , (î bicn-tot la faveur d'un divorce Me foulagcoit d'un joug qu'on m'impofa par force. le Ciel même en fecret ferable la condamner. Ses voeux, depuis quatre ans, ont beau l'importuner $ Les Dieux ne montrent point que fa vertu les couche. D'aucun gage, Narciil'e, ils n'honorent fa couche; L'Empire vainement demande un héritier.

Narcisse. Que tardez-vous , Seigneur, à la répudier ? L'Empire , votre cœur , tout condamne Odavie. Augufte votre aycal fbupiroit pour Livie ; Par un double divorce ils s'unirent tous deux'; Et vous devez l'empire à ce divorce heureux. Tibère , que l'hymen plaça dans fa famille , Ofa bien à fss yeux répudier fa fille. Vous feul , jufques ici contraire à vos défirs , N'ofer par un divorce alTurer vos plaifirs.

N É R. o N. Et ne connois-tu pas l'implacable Agrippine î Mon amour inquiet dé)a fc l'imagine , Qui m'amène Oùtric , &c d'un œil enfîammc , Attefle les faints droits d'un nœud qu'elle a formé , Et portant à mon cœur des atteintes plus rudes » Me fait urviong récit de mes ingratitudes. De quel front foutenir ce fâcheux entretien î

Narcisse. N'ctes-vous pas. Seigneur, votre maître & le fien? Vous verrons-nous toujours trembler fous fa tutelle ? Vivez, régnez pour vous. C'elf trop régner pour elle. Craignez- vous ? Mais , Seigneur, vous ne la craignez pas* Vous venez de bannir le fuperbe Pallas , Pallas , dont vous favez qu'elle foutienc l'audace.

N É R. o N.

Eloigné de Ces yeux , j'ordonne, je menace.

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