TRAGÉDIE, Z7i
T.n vain , poar détourner fes yeux de fa mifcre. J'ai flatté îbn amour d'un hymen qu'il efpère. A ma confufion , biéron veut faire voir Qu'Ao^rippine promet par de-là fon pouvoir. Rome, de ma faveur eft trop préoccupée; Il veut, par cet affront., qu'elle foit détrompée; Et qu« totrt PuÎMvers apprenne, avec terreur, A ne confondre plus mon fils & l'Empereur. Il le peut. Toutefois j'ofc encore lui dire. Qu'il doit , avant ce coup , affermir foix Empire ; Et qu'en me réduifant à la néccffité D'éprouver contre lui ma foible autorité. Il expofe la fienne ; & que , dans la balance , Mon nom peut-être aura plus de poids qu'il ne penfe.
B u R. R. H u s. Quoi, Madame, toujours foupçonner Ton refped î Ne peut-il faire un pas qui ne vous foit fufpecîî L'Empereur vous croit-il du parti de Junie î -Avec Britannicus vous croit-il réunie î Quoi , de vos ennemis devenez- vous l'appui , Pour trouver un prétexte à vous plaindre de lui? Sur le moindre difcours qu'on pourra vous redire, Serez-vous toujours prête à partager l'Empire? VoAis craindrez-vous fans celle ? Et vos embrafîemens Ke fe pafTeront-ils qu'en éclairciiremens ? Ah , quittez d'un cenfeur la trifte diligence! D'une mère facile affectez l'indulgence. Soutirez quelques froideurs , fans les faire éclatter ; Et n'avertiffez point la cour de vous quitter.
A G R. I p P I N E.
Et qui s'honorcroit de l'appui d'Agrippine , Lotfquc Néron lui-même annonce ma ruine? Lorfque de fa préfencc il femble me bannir î Qliand Burrhus à fa porte ofe me retenir?
B u K K H U s. Madame , je vois bien qu'il eft tenis de me taire ; F' que ma liberté commence à vous déplaire, i douleur eft injufte j & toutes les raiîbns ,
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