Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

fur la vîe de Jean Racine» x]

iRacIne l'empêcha fur- tout de faire ufagc de plufieurs de ces occafîons. Cette piété 5 après avoir éteint en lui la paffion des vers , avoit aufTi modéré Ton penchant pour la raillerie.

Racine joignoit aux talcns & aux vertus qui- le diftinguoient , une phy/îonomie fî ouverte & ^\ belle , que Louis XIV la cita un jour com- me une des plus heureufes. Ces grâces exté- rieures étoient accompagnées de celles de la converfation. Sans y paroitre jamais ni diftrait, ni poète , il favoit s'y mettre fur le ton qui convenoit le mieux a chacun de ceux qu'il entretenoit. Doux , tendre , iniînuant , & pof fédant le langage du cœur, il n'eii pas éton- nant qu'il l'ait parlé d'une manière fi fédui- fante dans Tes écrits. Ceux qu'il voyoit le plus fouvent avec Boileau, ctoient les pères Bour- daloue , Bouhours & Rapin , & mefTieurs Ni- cole , Valincour , la Bruyère & Bernier. Tous fes ami^ , du nombre defquels étoient plufieurs grands Seigneurs , fe montrèrent fort fenfibles a fa perte , & le Roi même témoigna qu'il le regrcttoit.

Toutes les belles qualités de Racine étoient encore relevées par les vertus domeftiques > qu'il paroit avoir poiïédées dans un degré émi- nent. Aufii tendre époux qu'ami fohde , on croira fans peine qu'il étoit encore excellent père : & quand on récuferoit fur ce point le témoignage avantageux qui en a été rendu dans la famille , il fembleroit difficile de fe refufer à celui qui refaite de fes lettres , pur

�� �