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Il ALEXANDRE,

Mais les voici,

C L É O 1 I L E.

Seigneur, achevez votre ouvrage. Par vos fagcs confcils diflîpez cet orage ; Ou , s'il faut qu'il éclate , au moins fouvenez-vouj De le faire tomber fur d'autres que fur nous.

��SCENE IL

PORUS,TAXILE, ÉPHESTION,

Ephestion.

J\ vANT que le combat, qui menace vos têtes » Mette tous vos Etats au rang de nos conquêtes , Alexandre veut bien différer ùs exploits. Et vous offrir la paix pour la dernière fois. Vos peuples, prévenus de l'efpoir qui vous flatte, Prétendoicnt arrêter le vainqueur de l'Euphrate; Mais l'Hydafpe , malgré tant d'efcadrons épars , Voit enfin fur ks bords flotter nos étendarts. Vous les verriez plantés jufques fur vos tranchées » Et de fang & de morts vos campagnes jonchées j Si ce héros, couvert de tant d'autres lauriers , N'eût lui-même arrêté l'ardeur de nos guerriers. Il ne vient point ici , fouillé du fang des princes , D'un triomphe barbare eiïlayer vos provinces > Et cherchant à briller d'une triftc fplendeur , Sur le tombeau des rois élever fa grandeur. Mais vous-mêmes , trompés d'un vain efpoir de gloire» N'allez point dans fes bras irriter la victoire j Et lorfque fon courroux demeure fufpendu , Princes, contentez-vous de l'avoir attendu. Ne difïerez point tant à lui rendre l'hommage , Que vos cœurs , malgré vous , rendent à fon courage J Et recevant l'appui que vous offre fon bras , D'un fi grand défenfeur honorej: vos Eues.

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