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TRAGÉDIE, 7i

J'avouerai que , brûiant d'une noble chaleur , Je vais contre Alexandre éprouver ma valeur. Du bruit de Ces exploits mon ame importunée , Attend , depuis long-tems , cette heureufe journée. Avant qu'il me cherchât ^ un orgueil inquiet, M'avoit déjà rendu fon ennemi fscret. Dans le noble tranfport de cette jaloufic , Je le trouvois trop lent à traverfer l'Afic. Je l'attirois ici par des vœux fi puiflans, Que je portois envie au bonheur des Perfans 5 Et maintenant encor, s'il trompoit mon courage. Pour fbrtir de ces lieux s'il cherchoit un paffage. Vous me verriez moi-même , armé pour l'arrêter. Lui refufer la paix qu'il nous veut préfenter ,

T A X I I. E.

Oui , fans doute , une ardeur fi haute & fi confiante Vous promet dans l'Hiftoirc une place éclatante; Et, fbus ce grand dcfTein duffiez-vous fuccomber. Au moins c'eft avec bruit qu'on vous verra tomber. La Reine vient. Adieu. Vanrcz-lui votre zèle, Découvrez cet orgueil qui vous rend digne d'elle. Pour moi , je troublerois un fi noble entretien ; Et vos cœurs rougiroicnt des foiblelïès du raien.

��SCENE III.

PORUS, AXIANE.

A X I A N E.

^«'uoi ? Taxilc me fuit ? Quelle caufe inconnue...

P o R u s. Il fait bien de cacher fa honte à votre vue : Et puifqu'il n'ofe plus s'cxpofer aux hazards , De quel fiont pourroit-il foutenir vos regards? Mais lailFons le , Madame ; &c , puifqu'il veut fc rendrr. Qu'il aille avec fa fœur adorer Alexandre.

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