Faut-il que d’un transport leur vengeance dépende ?
Est-ce le sang d’Oreste enfin qu’on vous demande ?
Dégagez-vous[1] des soins dont vous êtes chargé.
Les refus de Pyrrhus m’ont assez dégagé,
Madame : il me renvoie ; et quelque autre puissance
Lui fait du fils d’Hector embrasser la défense.
L’infidèle !
Sur mon propre destin je viens vous consulter.
Déjà même je crois entendre la réponse
Qu’en secret contre moi votre haine prononce.
Hé quoi ? toujours injuste en vos tristes discours,
De mon inimitié vous plaindrez-vous toujours[2] ?
Quelle est cette rigueur tant de fois alléguée ?
- ↑ Dégagez-vous. Racine étend un peu l’emploi du mot : On se dégage en s’acquittant de l’engagement qu’on a pris.
- ↑ Var. … Ainsi donc il ne me reste rien
Qu’à venir prendre ici la place du Troyen :
Nous sommes ennemis, lui des Grecs, moi le vôtre ;
Pyrrhus protège l’un et je vous livre l’autre.
HERMIONE.
Hé quoi ! dans vos chagrins sans raison affermi,
Vous croirez-vous toujours, Seigneur, mon ennemi ?
(Éd. 1668-75.)
Subligny (III, 6) se moque des quatre premiers vers. Lysandre les lit, et demande si l’on entend ce que cela veut dire. « La vicomtesse. Si l’on ne l’entend pas bien, du moins on devine quasi la beauté qu’il a voulu faire en cet endroit. — Alcipe. D’accord, madame, on devine quasi, lors-