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ORESTE.

Hermione, Seigneur, arrêtera vos coups :
Ses yeux s’opposeront[1] entre son père et vous.

PYRRHUS.

Hermione, Seigneur, peut m’être toujours chère ;
Je puis l’aimer, sans être esclave de son père ;
Et je saurai peut-être accorder quelque jour
Les soins de ma grandeur et ceux de mon amour.
Vous pouvez cependant voir la fille d’Hélène :
Du sang qui vous unit je sais l’étroite chaîne.
Après cela. Seigneur, je ne vous retiens plus.
Et vous pourrez aux Grecs annoncer mon refus.



Scène III

PYRRHUS, PHŒNIX.
PHŒNIX.

Ainsi vous l’envoyez aux pieds de sa maîtresse !

PYRRHUS.

On dit qu’il a longtemps brûlé pour la princesse.

PHŒNIX.


Mais si ce feu, Seigneur, vient à se rallumer ?
S’il lui rendoit son cœur, s’il s’en faisoit aimer ?

PYRRHUS.

 
Ah ! qu’ils s’aiment, Phœnix : j’y consens. Qu’elle parte.
Que charmés l’un de l’autre, ils retournent à Sparte :

  1. S’opposeront : s’opposeront à vos coups en se plaçant entre