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Mais il n’est point inutile de faire le rapprochement des œuvres qui présentent des situations semblables : en regardant les scènes identiques de Pertharite[1] et d’Andromaque, on voit s’accuser l’opposition des talents originaux de deux auteurs. En comparant Andromaque à la Diane, on voit ce que Racine ajoute aux romans, la profondeur des sentiments, la vérité de la vie, la Tie enfin.

Nos romantiques ont repris le sujet d’Andromaque, dont la violence était bien faite pour les tenter. Mais ils l’ont dépaysé. Musset l’a transporté dans une Italie de fantaisie : il en a fait ses Marrons du feu, où il semble se moquer lui-même des moyens romantiques qu’il accumule. Alexandre Dumas a porté l’action dans notre xv« siècle : il a mêlé la politique et l’histoire au drame intime, et il a écrit Charles VII chez ses grands vassaux. Il est à remarquer que ces deux romantiques n’ont regardé que la situation d’Hermione et le dénouement. Ils ont laissé à Racine la partie si délicate de l’action qui se passe entre Andromaque et Pyrrhus.

  1. Étudier tout le second acte de Pertharite et la première scène du troisième acte.