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TRAGEDIE

Scène II.

HERMIONNE, CLEONNE.
HERMIONNE.


Ah ! qu’ay-je fait, Cleonne ? Et que viens-tu me dire ?
Que fait Pyrrhus ?

CLEONNE.

Que fait Pyrrhus ?Il est au comble de ſes vœux,
Le plus fier des Mortels, & le plus amoureux.
Ie l’ay veû vers le Temple, où ſon hymen s’apreſte,
Mener en Conquerant ſa nouuelle Conqueſte,
Et d’vn œil qui déja déuoroit ſon eſpoir,
S’enyurer, en marchant, du plaiſir de la voir.
Andromaque, au trauers de mille cris de joye,
Porte iuſqu’aux Autels le ſouuenir de Troye,
Incapable touſiours d’aimer, & de haïr,
Sans joy, & ſans murmure elle ſemble obeïr.

HERMIONNE.

Et l’Ingrat ? Iuſqu’au bout il a pouſſé l’outrage ?
Mais as-tu bien, Cleonne, obſerué ſon viſage ?
Gouſte-t’il des plaiſirs tranquilles & parfaits ?
N’a-t’il point détourné ſes yeux vers le Palais ?