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1669 — Le 18 février, M. de Paris envoie à Port-Royal des Champs son grand-vicaire (M. de la Brunetière), qui rétablit les religieuses dans la participation des sacrements et de tous leurs droits. C’était reconnaître d’une manière authentique l’innocence de ces saintes filles, puisqu’elles furent rétablies sans abjuration d’aucune erreur, sans faire d’autre profession de foi que celle qu’elles avaient toujours faite. Le lendemain, M. de Boisbuisson chante la grand’messe, qui fut de la Trinité, en actions de grâces. Tous les gens de bien, de tout état et de toute condition, prennent part à cet événement, et en témoignent leur joie. Les religieuses reçurent à ce sujet des visites et des lettres d’une infinité de personnes de la première distinction. M. le curé de Magny alla à Port-Royal en procession, rendre à Dieu ses actions de grâces de leur rétablissement.

Quoique les religieuses fussent ainsi solennellement rétablies, et que leur innocence fût reconnue, on ne les fit point rentrer dans la maison de Paris. Au contraire, les dyscoles, au nombre de dix, protégées par M. de Péréfixe, s’y maintiennent, en ferment la porte à leurs sœurs, et font même séparer les deux maisons par un arrêt du Conseil rendu le 13 mai 1669.

La maison des Champs se repeuple. Les solitaires qui en avaient été chassés s’y réunissent avec de nouvelles conquêtes, qu’ils avaient faites dans leur disper-