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que les Jésuites avaient été chassés de France, qu’on s’enhardit à donner les deux parties de l’Abrégé, en laissant croire quelles étaient imprimées à Vienne. Bien accueilli par le public, l’Abrégé prit place dans les œuvres complètes de Racine au même titre que sa correspondance et que ses opuscules en prose, et depuis, même lorsque Sainte-Beuve et Cousin eurent ramené l’attention sur les hommes et sur les choses de Port-Royal, on n’a pas songé à publier séparément une œuvre si exquise.

Le moment est venu de réparer cette omission, car jamais la gloire de Racine n’a brillé d’un plus vif éclat, et ce qu’on dit, ce qu’on écrit de lui et de son cher Port-Royal inspire à des milliers d’auditeurs et de lecteurs le désir de mieux connaître une histoire si intéressante. À tous ceux qui disent : « Que faut il lire sur ce sujet ? » on répond invariablement : « Lisez le Port-Royal de Sainte-Beuve, lisez surtout l’Abrégé de Racine ». Mais si l’on aborde la lecture de Racine dans les éditions complètes, — les publications de 1742, 1767 et 1770 étant absolument introuvables, — on est fort embarrassé. Ou le texte n’est pas annoté du tout, et dès lors la lecture est bien difficile ; ou l’annotation est surabondante, et cette même lecture devient très fatigante. L’admirable édition de M. Paul Mesnard, en huit volumes in-octavo, est surchargée de variantes, de notes philologiques et