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ainsi le brouillon de la Bibliothèque impériale : brouillon no 1, et celui de la bibliothèque du Louvre : brouillon no 2. Il y a aussi à la bibliothèque de Troyes une ancienne copie du Mémoire pour les Religieuses de Port-Royal. M. le Brun Dalbanne a bien voulu la faire transcrire pour nous, et nous l’envoyer. Le texte reproduit celui du brouillon du Louvre, tel qu’il est après les corrections. Il eût donc été superflu de le mentionner dans les variantes. On y lit, en tête du Mémoire : « Mémoire en forme de requête présenté, selon toutes les apparences, à Monseigneur le cardinal de Noailles par les Religieuses de Port-Royal des Champs, lorsque celles de Paris, ruinées par les folles dépenses de leur abbesse, demandèrent à rentrer en possession des biens qu’elles avoient cédés à la maison des Champs, quand on fit la division et le partage des deux maisons. — C’est M. Racine qui en est l’auteur, ces pauvres filles s’étant adressées à lui en cette occasion, comme elles ont fait sur la fin de sa vie dans la plupart de toutes les affaires qui leur ont été suscitées. » Les faits sont exactement présentés dans cette note. Les éditeurs de 1807 ont, au contraire, été mal informés lorsqu’ils ont dit dans leurs additions[1] : « Il (Racine) engage les Religieuses à réclamer contre le partage injuste de 1669. Elles présentent au Roi une requête à cet effet, qui est renvoyée à l’Archevêque, et c’est à cette occasion que Racine rédige un Mémoire. L’Archevêque nomme ses deux grands vicaires pour examiner l’état des revenus et des charges des deux maisons ; mais quand le tout est reporté au Conseil du Roi, le crédit de l’abbesse de Port-Royal de Paris et la prévention contre les Religieuses des Champs l’emportent aisément sur la justice de leur cause. » Il y a là plusieurs erreurs. Ce ne furent pas les Religieuses des Champs, quoique Louis Racine aussi le donne à entendre dans ses Mémoires[2], ce furent les Religieuses de Paris, qui, n’étant point contentes du partage de 1669, en réclamèrent un nouveau en 1696. Leur demande fut rejetée ; et grâce au Mémoire composé par Racine, les Religieuses des Champs eurent gain de cause. Toute cette affaire est racontée en détail par Besoigne dans son Histoire de l’abbaye de Port-Royal, tome II, p. 599-602.

  1. Tome VI, p. 464.
  2. Voyez notre tome I, p. 346.