Page:Racine - Œuvres, t4, éd. Mesnard, 1865.djvu/618

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cents francs. M. Nicole les fit donner à M. Guelphe[1] ; et celui-ci, y ayant joint quelques trois ou quatre mille francs de M. Arnauld, les prêta à un nommé Martin, qui leur a fait banqueroute.

Lorsque les Religieuses étoient renfermées au Port-Royal de Paris, elles trouvoient moyen de faire tenir tous les jours de leurs nouvelles à M. Arnauld, et d’en recevoir. M. Nicole dit que c’étoit des lettres merveilleuses, et toutes pleines d’esprit. La sœur Briquet y avoit la principale part. La sœur de Brégy[2] vouloit aussi s’en mêler. Elle avoit quelque vivacité, mais son tour d’esprit étoit faux, et n’avoit rien de solide.

Elles confièrent deux ou trois coffres de papier (sic) à M. Arnauld, lorsqu’elles furent dispersées. C’est par ce moyen qu’on a eu les Constitutions de Port-Royal, et d’autres traités qu’on a imprimés.

M. Nicole a travaillé seul aux préfaces de la Logique et à toutes les additions. Le 1er, le 2d et le 3e[3] ont été composés en commun. M. Arnauld a fait tout le 4ème.


  1. François Guelphe, secrétaire d’Arnauld, dont il fut le compagnon dans sa retraite aux Pays-Bas. Arnauld, dans ses lettres, l’appelait le petit Frère.
  2. Anne-Marie de Sainte-Eustoquie de Brégy, fille de la comtesse de Brégy, dame d’honneur de la reine Anne d’Autriche. Elle mourut le 1er avril 1684, âgée de cinquante et un ans.
  3. Les éditeurs de 1807 et les suivants ont mis : « La première, la seconde (Geoffroy et Aimé-Martin : la deuxième) et la troisième partie, » et plus bas : « toute la quatrième. » Le texte du manuscrit autographe et de la copie de Troyes est tel que nous le donnons.