ACTE II.
Scène première.
Je lui veux bien encore accorder cette joie.
Pylade va bientôt conduire ici ses pas ;
Mais si je m’en croyois, je ne le verrois pas.
Et qu’est-ce que sa vue a pour vous de funeste ?
Madame, n’est-ce pas toujours le même Oreste
Dont vous avez cent fois souhaité le retour,
Et dont vous regrettiez la constance et l’amour ?
C’est cet amour payé de trop d’ingratitude
Qui me rend en ces lieux sa présence si rude.
Quelle honte pour moi, quel triomphe pour lui
De voir mon infortune égaler son ennui !
Est-ce là, dira-t-il, cette fière Hermione ?
Elle me dédaignoit ; un autre l’abandonne.
L’ingrate, qui mettoit son cœur à si haut prix,
Apprend donc à son tour à souffrir des mépris ?
Ah Dieux !
Il a trop bien senti le pouvoir de vos charmes.
Vous croyez qu’un amant vienne vous insulter ?