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ii
AVERTISSEMENT.


prose ont dans les derniers temps été publiées. Tout le monde sait que ce qui en avait été d’abord le plus altéré, c’était la correspondance, dans laquelle toutes les mutilations et tous les changements sont un vrai dommage littéraire, sans compter ce que doit y perdre de venté la biographie du grand poëte. Mais on croit souvent que Louis Racine a seul pris avec les lettres de son père des libertés qui chez lui peuvent s’expliquer, et dont quelques-unes, non pas toutes assurément, étaient dans les droits d’un fils ; depuis l’édition qu’il en avait le premier publiée, et qui laissait tant à désirer, il y avait lieu de penser que le texte avait été rétabli dans son intégrité : on n’avait eu qu’à consulter les manuscrits autographes déposés par Louis Racine lui-même en 1756 à la bibliothèque du Roi. L’éditeur de 1807 1[1], dans un de ses avertissements, annonçait qu’il publiait la correspondance de Racine « dans sa pureté originale. » Il est vrai que ceux qui sont venus après lui, s’étant aperçus qu’il n’avait pas assez tenu ses promesses, ont été obligés de répéter, dans les mêmes termes, les assurances qui, en 1807, avaient été données en vain ; cette fois du moins la nouvelle affirmation, si formellement réitérée, d’une minutieuse exactitude a du paraître sérieuse ; on pouvait se

  1. 1. Il y a eu deux éditions nouvelles, publiées, a quelques mois de distance, en 1807 : la première par Petitot Paris, a la librairie stéréotype de H. Nicolle, et chez Renouard) ; la seconde avec commentaires de la Harpe Paris, chez Agasse. Celle-ci étant la plus importante, c’est toujours d’elle que nous parlons lorsque, sans autre désignation, et pour abréger, nous nommons l’édition de 1807. Germain Garnier, qui a gardé l’anonyme, en est l’éditeur.