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AVERTISSEMENT.


On est peut-être généralement disposé à croire que Racine est parmi nos grands écrivains celui dont les œuvres pouvaient le mieux se passer d’une nouvelle édition. Dans ses pièces de théâtre, c’est-à-dire dans la partie de ces œuvres qui réclame avant toutes les autres une pureté scrupuleuse du texte, le style, n’ayant point vieilli, n’a dû presque jamais donner la tentation des rajeunissements et des retouches. Les variantes qui émanent du poëte lui-même, et qui ne sont assez nombreuses que dans ses premières tragédies, ont commencé de bonne heure à être recueillies. D’Olivet, qui avait bien compris tout l’intérêt qu’elles offrent, les a données le premier ; son travail était incomplet ; mais des éditeurs plus récents n’ont-ils pas réparé ses omissions ?

Si dans la constitution du texte des tragédies on s’imagine volontiers que rien ne restait à faire, après les soins qu’y avaient déjà donnés plusieurs de nos devanciers, dont l’exactitude inspirait confiance, il y a sans doute peu de personnes qui ne soient dans la même sécurité sur l’irréprochable fidélité avec laquelle les œuvres de


J. Racine, i