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ACTE III, SCENE II. an

ARSACE.

Et qui peut mieux que vous consoler sa disgrâce? Sa fortune, seigneur, va prendre une autre face : Titus la quitte.

ANTIOCHTTS.

Hélas! de ce grand changement Il ne me reviendra que le nouveau tourment D'apprendre par ses pleurs à quel point elle l'aime : Je la verrai gémir ; je la plaindrai moi-même. Pour fruit de tant d'amour, j'aurai le triste emploi De recueillir des pleurs qui ne sont pas pour moi.

ARSACE.

Quoi! ne vous plairez-vous qu'à vous gêner sans cesse? Jamais dans un grand cœur vit-on plus de foiblesse? Ouvrez les veux , seigneur, et songeons entre nous Par combien de raisons Bérénice est à vous. Puisque aujourd'hui Titus ne prétend plus lui plaire, Songez que votre hymen lui devient nécessaire.

ANTIOCHUS.

Nécessaire?

ARSACE.

A ses pleurs accordez quelques jours; De ses premiers sanglots laissez passer le cours : Tout parlera pour vous, le dépit, la vengeance, L'absence de Titus, le temps, votre présence , Trois sceptres que son bras ne peut seul soutenir , \ os deux états voisins qui cherchent à s'unir ; L'intérêt, la raison, l'amitié, tout vous lie.

ANTIOCHUS.

Ah ! je respire , Arsace ; et tu me rends la vie :

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