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ACTE III, SCENE II. -219

Que ce soit un triomphe, et non pas une fuite. Qu'une amitié si belle ait d'éternels liens; Que mon nom soit toujours dans tous vos entretiens. Pour rendre vos états plus voisins l'un de l'autre, L'Euphrate bornera son empire et le vôtre. Je sais que le sénat, tout plein de votre nom, D'une commune voix confirmera ce don. Je joins la Cilicie à votre Comagène. Adieu. Ne quittez point ma princesse, ma reine, Tout ce qui de mon coeur fut l'unique désir, Tout ce que j'aimerai jusqu'au dernier soupir.

SCÈNE IL

AXTIOCHUS, AJASACE.

ARSACE.

Ainsi le ciel s'apprête à vous rendre justice. Vous partirez, seigneur, mais avec Bérénice : Loin de vous la ravir, on va vous la livrer.

AXTIOCHUS.

Arsace, laisse-moi le temps de respirer. Ce changement est grand, ma surprise est extrême : Titus entre mes mains remet tout ce qu'il aime! Dois-je croire, grands dieux ! ce que je viens d'ouïr? Et, quand je le croirois, dois-je m'en réjouir?

ARSACE.

Mais, moi-même, seigneur, que faut-il que je croie? Quel obstacle nouveau s'oppose à votre joie? I>le trompiez-vous tantôt au sortir de ces lieux, Lorsque encor tout ému de vos derniers adieux ,

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