ACTE II, SCENE II. 2 o5
Maintenant que je puis couronner tant d'attraits, Maintenant que je l'aime encor plus que jamais, Lorsqu'un heureux hymen joignant nos destinées Peut paver en un jour les vœux de cinq années , Je vais, Paulin... ô ciel! puis-je le déclarer?
PAULIN.
Quoi, seigneur?
TITUS.
Pour jamais je vais m'en séparer. Mon cœur en ce moment ne vient pas de «e rendre : Si je t'ai fait parler, si j'ai voulu t'enlendre, Je voulois que ton zèle achevât en secret De confondre un amour qui se tait à regret. Bérénice a long-temps balancé la victoire; Et, si je penche enfin du côté de ma gloire , Crois qu'il m'en a coûté, pour vaincre tant d'amour, Des combats dont mon cœur saignera plus d'un jour, l'aimois, je soupirois dans une paix profonde; Un autre étoit chargé de l'empire du monde : Maître de mon destin, libre dans mes soupirs, Je ne rendois qu'à moi compte de mes désirs. Mais à peine le ciel eut rappelé mon père, Dès que ma triste main eut fermé sa paupière, De mon aimable erreur je fus désabusé : Je sentis le fardeau qui m'étoit imposé; Je connus que bientôt, loin d'être à ce que j'aime, Il falloit. cher Paulin, renoncer à moi-même; Et que le choix des dieux, contraire à mes amours , Livroit à l'univers le reste de mes jours. Rome observe aujourd'hui ma conduite nouvelle :
18.
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