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ACTE I, SCÈNE V. i 97

Qui , me voyant toujours , ne me voyoient jamais. Adieu. Je vais , le cœur trop plein de votre image, Attendre , en vous aimant , la mort pour mon partage. Surtout ne craignez point qu'une aveugle douleur Remplisse l'univers du bruit de mon malheur ; Madame, le seul bruit d'une mort que j'implore Vous fera souvenir que je vivois encore. Adieu.

SCÈNE V.

BÉRÉNICE, PHÉN1CE.

PHÉNICE.

Que je le plains ! Tant de fidélité, Madame, méritoit plus de prospérité. Ne le plaignez-vous pas?

BÉRÉNICE.

Cette prompte retraite Me laisse , je l'avoue , une douleur secrète.

PHÉNICE.

Je l'aurois retenu.

BÉRÉNICE.

Qui? moi , le retenir ! J'en dois perdre plutôt jusques au souvenir Tu veux donc que je flatte une ardeur insensée/

PHÉNICB.

Titus n'a point encore expliqué sa pensée. Rome vous voit, madame, avec des yeux jaloux :

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