196 BÉRÉNICE.
De son nouvel empire examiner le cours.
Mon sort est accompli : votre gloire s'apprête.
Assez d'autres, sans moi, témoins de cette fête,
A vos heureux transports viendront joindre les leurs,
Pour moi , qui ne pourrois y mêler que des pleurs,
D'un inutile amour trop constante victime ,
Heureux dans mes malheurs d'en avoir pu sans crime
Conter toute l'histoire aux yeux qui les ont faits ,
Je pars plus amoureux que je ne fus jamais.
BÉRÉNICE.
Seigneur, je n'ai pas cru que , dans une journée
Qui doit avec César unir ma destinée,
Il fût quelque mortel qui pût impunément
Se venir à mes yeux déclarer mon amant.
Mais de mon amitié mon silence est un gage :
J'oublie en sa faveur un discours qui m'outrage.
Je n'en ai point troublé le cours injurieux;
Je fais plus, à regret je reçois vos adieux.
Le ciel sait qu'au milieu des honneurs qu'il m'envoie
Je n'attendois que vous pour témoin de ma joie :
Avec tout l'univers j'honorois vos vertus ;
Titus vous chérissoit, vous admiriez Titus.
Cent fois je me suis fait une douceur extrême
D'entretenir Titus dans un autre lui-ruême".
ANTIOCHUS.
Et c'est ce que fuis. J'évite, mais trop tard , Ces cruels entretiens où je n'ai point de part. Je fuis Titus; je fuis ce nom qui m'inquiète, Ce nom qu'à tous moinens votre bouche répète : Que vous dirai-je enfin ? je fuis des yeux distraits,
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