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ACTE 1, SCENE IV. ' l 9 3

Et , si de ses amis j'en dois croire la voix , Si j'en crois ses sermens redoublés mille fois , Il va sur tant d'états couronner Bérénice, Pour joindre à plus de noms le nom d'impératrice. Il m'en viendra lui-même assurer en ce lieu.

ANTIOCHU3.

Et je viens donc vous dire un éternel adieu.

BÉRÉNICE.

Que dites-vous? Ah, ciel! quel adieu! quel langage T Prince, vous vous troublez et changez de visage!

ANTIOCHUS.

Madame, il faut partir.

BÉRÉNICE.

Quoi! ne puis-je savoir Quel sujet...

antiochus , à part.

Il falloit partir sans la revoir.

BÉRÉNICE.

Que craignez-vous?Parlez;c'est trop long-temps se taire. Seigneur, de ce départ quel est donc le mystère?

ANTIOCHUS.

Au moins souvenez-vous que je cède à vos lois, Et que vous m' écoutez pour la dernière fois. Si , dans ce haut degré de gloire et de puissance, Il vous souvient des lieux où vous prîtes naissance, Madame, il vous souvient que mon cœur en ces lieux Reçut le premier trait qui partit de vos yeux : J'aimai. J'obtins l'aveu d'Agrippa votre frère : 11 vou* parla pour moi. Peut-être sans colère

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