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ACTE I, SCÈNE III. 189

Quoi ! depuis si long-temps la reine Bérénice Vous arrache, seigneur, du sein de vos états; Depuis trois ans dans Rome elle arrête vos pas : Et lorsque cette reine, assurant sa conquête, Vous attend pour témoin de cette illustre fête; Quand l'amoureux Titus, devenant son époux, Lui prépare un éclat qui rejaillit sur vous...

ANTIOCHUS.

Arsace, laisse-la jouir de sa fortune,

Et quitte un entretien dont le cours m'importune.

ARSACE.

Je vous entends, seigneur : ces mêmes dignités Ont rendu Bérénice ingrate à vos bontés; L'inimitié succède à l'amitié trahie.

ANTIOCHUS.

Non , Arsace, jamais je ne l'ai moins haïe.

ARSACE.

Quoi donc! de sa grandeur déjà trop prévenu, Le nouvel empereur vous a-t-il méconnu? Quelque pressentiment de son indifférence Vous fait-il loin de Rome éviter sa présence?

ANTIOCHUS.

Titus n'a point pour moi paru se démentir; J'aurois tort de me plaindre.

ARSACE.

Et pourquoi donc partir? Quel caprice vous rend ennemi de vous-même? Le ciel met sur le trône un prince qui vous aime, Un prince qui, jadis témoin de vos combats, Vous vit chercher la gloire et la mort sur ses pas, tome ir. 17

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