DE BRITANNICUS. x 7 i
sages auxquels je m'efforce de plaire ? De quel front oserois-je me montrer, pour ainsi dire, aux yeux de ces grands hommes de l'antiquité que j'ai choisis pour modèles? Car, pour me servir de la pensée d'un ancien , voilà les vé- ritables spectateurs que nous devons nous pro- poser; et nous devons sans cesse nous deman- der : Que diraient Homère et Virgile, s'ils li- soient ces vers? Que diroit Sophocle, s'il voyoit représenter cette scène ? Quoi qu'il en soit, je n'ai point prétendu empêcher qu'on ne parlât contre mes ouvrages : je l'aurois pré- tendu inutilement : Quid de te alu loquantur ipsi videant , dit Cicéron, scd loqucntar tamen.
Je prie seulement le lecteur de me pardonner cette petite préface que j'ai faite pour lui ren- dre raison de ma tragédie. Il n'y a rien de plus naturel que de se défendre quand on se croit injustement attaqué. Je vois que Térence même semble n'avoir fait des prologues que pour se justifier contre les critiques d'un vieux poêle mal intentionné, malevoli veteris poetœ , et qui venoit briguer des voix contre lui jusqu'aux heures où l'on représentoit ses comédies :
Occepta est agi : Exclamât, etc.
On pouvoit me l'aire une difficulté qu'on ne
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