DE BRITANNICUS. iS^
tre en récit que les choses qui ne se peuvent passer en action; et que tous les anciens font venir souvent sur la scène des acteurs qui n'ont autre chose à dire, sinon qu'ils viennent d'un endroit, et qu'ils s'en retournent en un autre.
Tout cela est inutile, disent mes censeurs. La pièce est finie au récit de la mort de Britan- nicus , et l'on ne devroit point écouter le reste. On l'écoute pourtant, et même avec autant d'attention qu'aucune fin de tragédie. Pour moi , j'ai toujours compris que la tragédie étant l'imitation d'une action complète , où plusieurs personnes concourent, cette action n'est point finie que l'on ne sache en quelle situation elle laisse ces mêmes personnes. C'est ainsi que Sophocle en use presque partout : c'est ainsi que dans X Antigone il emploie autant de vers à représenter la fureur d'Hémon et la punition de Créon après la mort de cette princesse, que j'en ai employé aux imprécations d'x\grippine,. à la retraite de Junie, à la punition de Narcisse et au désespoir de Néron après la mort de Bri- taunicus.
Que faudroit-il faire pour contenter des juges si difficiles ? la chose seroit aisée, pour peu qu'on voulût trahir le bon sens. II ne faudroit que s'écarter du naturel, pour se jeter dans
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