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168 PREMIÈRE PRÉFACE

bien lu l'histoire, ils y auraient trouvé une Junia Calvina, de la famille d'Auguste, sœur de Silanus à qui Claudius avoit promis Octavie. Cette Junie étoit jeune, belle, et. comme dit Sénèque, fesiirissima omnium puetlarum. Elle aimoit tendrement son frère; et leurs ennemis, •dit Tacite ? les accusèrent tous deux d'inceste, quoiqu'ils ne fussent coupables que d'un peu d'indiscrétion. Si je la présente plus retenue qu'elle n'éloit, je n'ai pas ouï dire qu'il nous fût défendu de rectifier les mœurs d'un person- nage, surtout lorsqu'il n'est pas connu.

L'on trouve étrange qu'elle paroisse sur le théâtre après la mort de Britannicus. Certaine- ment la délicatesse est grande de ne pas vou- loir qu'elle dise en quatre vers assez touchans* qu'elle passe chez Octavie. Mais, disent-ils, cela ne valoit pas la peine de la faire revenir; un au- tre Pauroit pu raconter pour elle. Ils ne savent pas qu'une des règles du théâtre est de ne met-

  • Racine a depuis changé son rlénoûinent : Junie ne reparoi!

plus après la mort de Britannicus. Voici les quatre vers que Junie adressoit à Néron, et qui se trouvent supprimés :

J';iimois Brilannicus, scipneur, je tous l'ai dit. Si de quelque pitié ma misère est suivie , Ou'on me laisse chercher dans le sein d'Octavie Uu entretien conforme à l'état où je suis.

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