ACTE IV, SCÈNE II. ià 7
Je vous fis sur mes pas entrer dans ma famille: Je vous nommai son gendre, et vous donnai sa fille : Silanus, qui l'aimoit , s'eu vit abandonné, Et marqua de son sang ce jour infortuné. Ce n'étoit rien encore. Eussiez-vous pu prétendre Qu'un jour Claude à son fils dût préférer son gendre? De ce même Pallas j'implorai le secours : Claude vous adopta, vaincu par ses discours, Vous appela Néron, et du pouvoir suprême Voulut avant le temps vous faire part lui-mé C'est alors que chacun, rappelant le passé, Découvrir mon dessein déjà trop avancé; Que de Britannicus la disgrâce future Des amis de son père excita le murmure. ^Vïes promesses aux uns éblouirent les yeux; L'exil me délivra des plus séditieux ; Claude même, lassé de ma plainte éternelle, Eloigna de son fils tous ceux de qui le zèle, Engagé dès long-temps à suivre son destin , Pouvoit du trône encor lui rouvrir le chemin. Je fis plus : je choisis moi-même dans ma suite Ceux à qui je voulois qu'on livrât sa conduite. J'eus soin de vous nommer, par un contraire choix , Des gouverneurs que Rome honoroit de sa voix : Je fus sourde à la brigue, et crus la renommée; J'appelai de l'exil, je tirai de l'armée, Et ce même Sénèque, et ce même Burrhus, Qui depuis... Rome alors estimoit leurs vertus. De Claude en même temps épuisant les richesses , Ma main sous votre nom répandoit ses largesses.
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