ACTE ÏII, SCÈNE VIII. i3i
Si vous n'avez appris à vous laisser conduire, Vous êtes jeune encore, et l'on peut vous instruire.
BRITANNICUS.
Et qui m'en instruira ?
NÉRON.
Tout l'empire à la fois , Rome.
BRITANNICUS.
Rome met-elle au nombre de vos droits Tout ce qu'a de cruel l'injustice et la force , Les emprisonnemens, le rapt et le divorce?
NÉRON.
Rome ne porte point ses regards curieux Jusque dans des secrets que je cache à ses yeux. Imitez son respect.
BRITANNICUS.
On sait ce qu'elle en pense.
NÉRON.
Elle se tait du moins : imitez son silence.
BRITANNICUS.
Ainsi Néron commence à ne se plus forcer.
NÉRON.
Néron de vos discours commence à se lasser.
BRITANNICUS.
Chacun devoit bénir le bonheur de son règne.
NÉRON.
Heureux ou malheureux , il suffit qu'on me craigne.
BRITANNICUS.
Je connois mal Junie, ou de tels sentimens Ne mériteront pas ses applaudissemens.
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