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ACTE ni, SCENE VIL i* 9

De quel trouble un regard pouvoit me préserver! Il falloit...

JUNLE.

Il falloit me taire et vous sauver. Combien de fois, liélas ! puisqu'il faut vous le dire, Mon cœur de son désordre alloit-il vous instruire! De combien de soupirs interrompant le cours, Ai-je évité vos yeux que je cherchois toujours! Quel tourment de se taire en voyant ce qu'on aime, De l'entendre gémir, de l'affliger soi-même, Lorsque par un regard on peut le consoler! Mais quels pleurs ce regard auroit-il fait couler! Ah! dans ce souvenir, inquiète, troublée, Je ne me sentois pas assez dissimulée : De mon front effrayé je craignois la pâleur; Je trouvois mes regards trop pleins de ma douleur : Sans cesse il me semblok que Néron en colère Me venoit reprocher trop de soin de vous plaire : Je craignois mon amour vainement renfermé; Enfin, j'aurois voulu n'avoir jamais aimé. Hélas! pour son bonheur, seigneur, et pour le nôtre, Il n'est que trop instruit de mon cœur et du vôtre ! Allez, encore un coup , cachez-vous à ses yeux : Mon cœur plus à loisir vous éclaircira mieux. De mille autres secrets j'aurois compte à vous rendre.

BRITAXNICUS.

Ah ! n'en voilà que trop : c'est trop me faire entendre, Madame, mon bonheur, mon crime, vos bontés. Et savez-vous pour moi tout ce que vous quittez?

( se jetant aux jrieds de Junie.') Quand pourrai-je à vos pieds expier ce reproche?

TO.VIF. II. 12

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