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ACTE III, SCENE IV. 12

SCÈNE IV.

AGRIPPINE, ALBINE.

ALBINE.

Daus quel emportement la donleur vous engage. Madame! L'empereur puisse-t-il l'ignorer!

AGRIPPINE.

Àh ! lui-même à mes yeux puisse-t-il se montrer !

ALBINE.

Madame, au nom des dieux, cachez votre colère. Quoi, pour les intérêts de la sœur ou du frère, Faut-il sacrifier le repos de vos jours? Contraindrez-vous César jusque dans ses amours?

AGRIPPINE,

Quoi ! tu ne vois donc pas jusqu'où l'on me ravale,. Albine? C'est à moi qu'on donne une rivale. Bientôt, si je ne romps ce funeste lien, Ma place est occupée, et je ne suis plus rien. Jusqn'ici d'un vain titre Octavie honorée , Inutile à la cour, en étoit ignorée : Les grâces, les honneurs, par moi seule versé», M'attiroient des mortels les vœux intéressés. Une autre de César a surpris la tendresse; Elle aura le pouvoir d'épouse et de maîtresse: Le fruit de tant de soins, la pompe des Césars, Tout deviendra le prix d'un seul de ses regards. Que dis-je? l'on m'évite, et déjà délaissée... Ah! je ne puis, Albine, en souffrir la pensée. Quand je devrois du ciel hâter l'arrêt fatal, Néron, l'ingrat Néron... Mais voici son rival

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