ACTE II, SCENE III. m
Dans un rang qui l'expose aux yeux de tout le monde» Dont je n'ai pu de loin soutenir la clarté, Et dont une autre enfin remplit la majesté?
NLRON.
Je vous ai déjà dit que je la répudie :
Ayez moins de frayeur, ou moins de modestie.
N'accusez point ici mon choix d'aveuglement :
Je vous réponds de vous; consentez seulement.
Du sang dont vous sortez rappelez la mémoire ;
Et ne prrfvrez point à la solide gloire
Des honneurs dont César prétend vous revêtir
La gloire d'un refus sujet au repentir.
JUNIE.
Le ciel connoît, seigneur , le fond de ma pensée. Je ne me flatte point d'une gloire insensée : Je sais de vos pré^ens mesurer la grandeur; Mais plus ce rang sur moi répandroit de splendeur, Plus il me feroit honte, et mettroit en lumière Le crime d'en avoir dépouillé l'héritière.
NÉRON.
C'est de ses intérêts prendre beaucoup de soin , Madame ; et l'amitié ne peut aller plus loin. Mais ne nous flattons point , et laissons le mystère. La sœur vous touche ici beaucoup moins que le frère ; Et pour Britannicus...
JUNIE.
Il a su me toucher , Seigneur; et je n'ai point prétendu m'en cacher. Cette sincérité sans doute est peu discrète; Mais toujours de mon cœur ma bouche est l'interprète :
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