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ACTE II, SCÈNE II. 101

SCÈNE IL

NÉRON , NARCISSE.

NARCISSE.

Grâces aux dieux, seigneur, Junie entre vos mains Vous assure aujourd'hui du reste des Romains. Vos ennemis, déchus de leur vaine espérance , Sont allés chez Pallas pleurer leur impuissance. Mais que vois-je! vous-même, inquiet, étonné, Plus que Britannicus paroissez consterné. Que présage à mes yeux cette tristesse obscure, Et ces sombres regards errans à l'aventure? Tout vous rit : la fortune obéit à vos vœux.

\l: Il ON.

Narcisse, c'en est fait, Néron est amoureux.

NARCISSE.

Vous?

NERON.

Depuis un moment, mais pour toute ma vie«  J'aime : que dis-je, aimer? j'idolâtre Junie.

NARCISSE.

Vous l'aimez?

NERON.

Excité d'un désir curieux, Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux , Triste , levant au ciel ses yeux mouillés de larmes, Qui brilloient au travers des flambeaux et des armes ; Belle sans ornement, dans le simple appareil D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil. Que veux-tu? Je ne sais si cette négligence ,

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