Nono se taisait.
— D’où venait cette voiture ? dit-il enfin très bas.
— De chez le duc de Pluncey, répondit Renée.
— Et vous ne l’avez pas avoué ?
— Non, monsieur, j’avais donné ma parole ! ajouta-t-elle d’un ton railleur. »
Nono se leva, les yeux étincelants.
— Vous vous entendez donc avec ce duc ? s’écria-t-il.
— Je crois, Bruno Maldas que vous me posez des questions ! »
Nono frémit de rage. Il était exaspéré depuis la veille parce qu’il soupçonnait quelque chose de louche.
— Pourquoi, continua-t-il, ne voulez-vous pas que votre père soit député ?
— Parce que j’ai mes raisons pour ne pas le vouloir.
— Lesquelles ?… Lesquelles ?… répéta-t-il n’osant croire à une perfidie de celle qui avait toute sa confiance.
— Les miennes ! répondit Renée.
— Et vous allez chez un duc toute seule ?
— Non, mais emportée par un cheval qui, à cette heure, est mort au fond de l’étang des Combasses. »
Nono saisit Renée par ses deux bras nus et l’attira violemment sur sa poitrine.
— Tu mens !… » rugit-il avec force.
Renée, étourdie, resta un moment abandonnée dans la violence de cette étreinte.
— Tu es jaloux ? demanda-t-elle, cherchant ses lèvres.