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nono

Ah ! elle se fût donnée de toute son âme à un viveur comme Victorien Barthelme…

Oui, cela… Ou…

Et ses paupières se fermaient avec une fatigue étrange de voir le haut de son peigne dans le miroir lentement balancé… ses doigts arrachaient les crins du lion endormi. De toute la chambre défaite émanait une senteur de jeunesse fauve qui allait serrer sa gorge et incendier son cerveau. Qu’elle prît le voile des cloîtrées, qu’elle prit le voile des épouses, elle respirerait toujours, dans l’air impur de sa vie, la pure jeunesse de Bruno Maldas !

« Alors, mieux vaut mourir ! » cria-t-elle. Car, après la lâcheté, les femmes sont braves, tandis que les hommes, eux, sont encore lâches.