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ix
préface

quelque sorte infâme, infâme et coquet. Tous ceux qui aiment le rare, l’examinent avec inquiétude, Jean Lorrain, qui devait s’y plaire, a donné un élégant croquis de sa visite chez Rachilde : « Je trouvais, dit-il, une pensionnaire d’allures sobres et réservées, très pâle, il est vrai, mais d’une pâleur de pensionnaire studieuse, une vraie jeune fille, un peu mince, un peu frêle, aux mains inquiétantes de petitesse, au profil grave d’éphèbe grec ou de jeune Français amoureux… et des yeux — oh ! les yeux ! longs, longs, alourdis de cils invraisemblables et d’une clarté d’eau, des yeux qui ignorent tout, à croire que Rachilde ne voit pas avec ces yeux-là, mais qu’elle en a d’autres derrière la tête pour chercher et découvrir les piments enragés dont elle relève ses œuvres. » Et voilà, bien exprimées dans ces lignes à la Whistler, la gravité et la pâleur de cette fiévreuse.

Mais nous, qui répugnons pour l’ordinaire