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IV

Ce fut un grand événement l’arrivée de Tranet dans la cour du mûrier. Il leur tomba sur les épaules avec ses allures de coup de vent et le plus joyeusement du monde.

— C’est gentil, ça, de m’appeler quand je ne savais pas si je mangerais encore à la fin de la semaine. Oh ! c’est gentil !

Il leur offrait ses larges mains d’ancien tonnelier et il pleurnichait un peu. Louis le dévisageait tout ébahi. Mme Bartau tremblait de rage. Est-ce qu’il allait transformer leur maison respectable en une auberge pour les faillis ?… Ah ! par exemple !…

― Mais, murmura le jeune Bartau, rougissant, nous ne vous avons pas écrit, monsieur, c’est Louise qui…

— Pardieu ! c’est elle qui a lancé la chose, je le devine. Elle est si bonne créature, l’enfant, et si prompte à la détente !… Une fille dont je suis fier, maman Bartau ; belle-maman ! Eh ! Eh ! le drôle de bonnet que vous avez juché sur votre frimousse, maman Bartau ! Mâtin ! on se met bien en province ! Et vous, mon gaillard, vous prenez du corps ! Quel râble… ça nous