marche de la porte et se livra, furieuse, à des violences inouïes contre le bois vermoulu.
— Eh là ! mon Dieu ! en fait-il du bruit pour ses fleurs, ce gamin ! bougonna Mme Pichonneau, réveillée au milieu d’un rêve dans lequel une pièce d’or jouait un rôle agréable.
— On y val… on y va !… Il démolira tout, ce gaillard ! Un brave petit esculpteur, quand même !
Elle décrocha un volet et se pencha ; mais presque aussitôt elle fut tirée brusquement par sa robe.
— C’est ma belle-mère ! souffla Louise éperdue.
La jeune femme s’était levée en sursaut, elle accourait, saisie d’une soudaine frayeur des gendarmes.
— Ne lui répondez rien, je m’habille. Tenez, voilà tout mon argent, elle ne vous en donnera pas, elle, je vous le jure.
Et Louise vida sa bourse sur la cheminée.
— Suffit ! je connais le monde, je ne parlerai pas du monsieur esculpteur.
Louise rougit beaucoup.
―― Oh ! je n’ai pas fait de mal, hier soir… je l’ai renvoyé… seulement vous ne connaissez pas maman Bartau, vous ; elle vous agoniserait de sottises si on avait été à l’église sans sa permission… et elle me déteste.
— Faut pourtant que je lui ouvre, elle ne nous mangera point qu’elle ne nous mette du sel dessus, probable !
Et la brave paysanne descendit avec un air digne.
Mme Bartau était âgée de quarante-quatre