bleu ! cela ne vous coûtera pas davantage, madame.
— Je n’en n’ai pas le droit, monsieur.
— Mais beaucoup l’envie, ce me semble.
Louise baissa les paupières avec une contenance si chaste et si gracieuse à la fois que le jeune homme eut un remords.
— Madame, je suis votre obéissant serviteur, dit-il doucement.
Il ramassa son fusil, son carnier, siffla l’épagneul rôdant à la cuisine et sortit… Louise s’avança sur le seuil. Il était raisonnable ce jeune fou, vraiment, elle lui savait gré de ce sacrifice…
Au tournant — le tournant du mari qui ne faiblissait jamais, — elle s’aperçut qu’il faisait volte-face, oh ! pour la saluer encore, c’était bien naturel, il agitait sa toque, et… comment s’expliquer ces gestes involontaires ? Louise qui tenait un mouchoir, trempé de larmes, Louise agita ce mouchoir. L’épagneul accourut lui rapporter la perdrix, puis le maître suivit pour garantir son offrande de quelques coups de crocs hasardeux… Enfin, ils se retrouvèrent en présence. Louise, riant, à propos du chien ; lui, le chasseur, très grave.
— Madame, vous m’avez offensé, ai-je donc l’aspect d’un voleur du temps de la reine Catherine ? Mon frère, à la rigueur, est un rustre, mais moi, je sais me conduire.
— Vous êtes si hardi, monsieur !
— Madame, quand le mari est loin, je ne suis plus que très respectueux… Pourquoi ne pas en faire l’essai, de ce dîner impromptu entre deux personnes qui ne se reverront jamais et