Page:Rachilde - Les Hors nature, 1897.djvu/327

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il répondit, tout d’un trait, cassant la plume sur le dernier mot :

« Je descendrai… quand les terrasses de Rocheuse monteront jusqu’à moi, Monsieur ! »


VII

— Enfin, m’expliqueras-tu pourquoi, depuis quinze jours, l’on me condamne à coucher dans mon fumoir ? j’entends retentir des coups sourds, de l’autre côté. Est-ce que l’on médite de me murer vivant ? Je veux bien ne pas sortir, mais je ne veux pas que l’on m’enferme. Jorgon est mystérieux comme un eunuque. Je ne vois plus Célestin et toi, petite, tu m’impatientes avec ta virginité. Tout devient hermétique ici ! Voyons, Mica, raconte…

Mica rangeait le fumoir de monsieur Paul, transformé en nouvelle chambre à coucher, une grande pièce trop sombre ornée de tableaux et de statuettes nues qui l’éclairaient d’un demi-jour spécial. Elle venait de refaire le lit, ses petites pattes brunes courant, actives, sur la mollesse voluptueuse des draps de surah, et elle avait préparé le bain, dosant les essences, distribuant les intimes lingeries, dans la tranquillité d’âme de la servante qui n’a pas ses yeux pour voir.

— Je crois que tout est bien, Monsieur, dit-elle