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la battre parce qu’elle continuait à pousser des hurlements aigus. Et il bouscula le curé pour lui expliquer le maniement de la pompe.

— Il faudrait bâillonner tout le monde ! tonna-t-il. On crie beaucoup trop.

— Nous ne faisons pas la guerre ici, Monsieur le baron, répliqua le curé doucereux.

— Ce que c’est que les nobles, se disait le maire jubilant, ça ne peut pas gouverner par la raison, ça veut régner par la force.

Et en sa qualité de représentant de la raison pure, il faisait plus de bruit que de besogne, selon son habitude.

Rampant le premier devant le forgeron, Paul désignait les coins qu’il fallait abattre, frappait les ardoises, éparpillait les éclats de bois et les étincelles. Ni la fumée ni les flammes ne le préoccupaient… on le regardait d’en bas… Il s’amusait de tout son cœur, il démolissait, effondrait même ce qui n’était pas nécessaire pour la part du feu. Un instant, il donna un coup de coude terrible au forgeron, de plus en plus sous le charme.

— Je te demande pardon, dit-il se retournant, très câlin, ça ne compte pas !

— Oh ! Monsieur Paul-Éric, balbutia le brave homme, vous n’avez pas froid aux yeux, décidément ! Vous êtes né pour être capitaine de pompiers…

— Non, pas moi, mon frère. Il achèterait le matériel, fais-le nommer. Tu dois avoir de l’influence dans le pays. Ce qu’il te bénirait, Reutler… Excellente farce !… je voudrais voir sa tête…

— De l’influence ?… Monsieur, prenez garde, ça