IX
— … Tout à l’honneur de la France ! conclut Stani s’inclinant avec une politesse exagérée.
Il la regardait s’enfouir, majestueuse, sous les ruches bleues frisées de son ample domino, et elle ne lui permettait que la vision de son bras, une chose superbe, où, pour le moment, se résumaient, aux yeux du personnage, les plus ardues questions sociales. Stani ne comprenait pas très bien pourquoi ils étaient là, en école buissonnière, comme deux bons camarades, et il trouvait que ce duel philosophique se prolongeait ridiculement. Chez elle, par un contraste vraiment déconcertant, elle montrait plus que son bras et avait un exquis laissez-aller de jeune lieutenant qui la rendait taquinante au possible ; elle lui disait « Stani » tout court et ne s’occupait guère du décorum. On faisait les enfants, les jouant à la dînette soldatesque, on se lisait des impressions de voyage, et si, durant les audiences plus solennelles des vieux amis, généraux en retraite ou ministres futurs, on se rappelait, à propos, la grandeur du pays, on échangeait, cependant, de ces sourires fins qui éclairent tout à coup la situation mieux que ne saurait l’élucider le plus déterminé psychologue. Mais, ici, chez le diable, la madrée créature reprenait une attitude bourgeoise, petite oie, indiquant toute la plèbe de son origine.
Ce ne pouvait pas être de la vertu. Stani ne