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— Détestable garçon que tu es ! s’écria Reutler malgré lui.

Paul, satisfait de ce coup traître, se mit à siffloter.

— Reprenons-nous la leçon d’escrime ? demanda-t-il moqueur.

— Non, je suis fatigué. Ce plafond flambant m’aveugle.

Cependant Reutler dit encore, au bout d’une minute de silence :

— L’étude que tu prépares sur Byzance, elle est bien. Pourquoi ne pas t’y appliquer davantage ? Tu disais mordre à la littérature.

— Comment sais-tu qu’elle est bien, mon étude ?

— Hier, passant chez toi pour chercher un bouquin, j’ai parcouru quelques pages et j’y ai pris grand plaisir. C’est un peu fougueux, mais plein de très jolies observations. On sent que tu sauras résumer. À ton âge, c’est un don précieux ; il faudrait le cultiver, mon ami.

Paul s’amusait à tourner son fleuret en vrille dans un plastron.

— Voilà qui est trop fort ! grommela-t-il. Je n’en suis qu’au monstre de ce travail, tout est à recopier et tu le lis… comme cela, en passant ! Ne te gêne pas. Je n’aime guère ces intrusions jésuitiques dans mes pensées, Reutler !

— Paul ! Tu t’oublies !… En ce moment, tu me cherches une querelle…

Il s’arrêta, oppressé, épouvanté, à la seule idée du mot qu’il allait dire.

Paul se tourna, la voix cinglante :

— … De Français, mon cher. De bon Français