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Peu à peu, à mesure que l’air pur et froid du soir me tonifiait les poumons, cette surexcitation maladive se dissipait et je reprenais la sérénité qui, avec le doute, sont les états supérieurs de l’intelligence.

Je montais à travers le dédale de ruelles étroites qui forment la partie ancienne de la ville construite en amphithéâtre sur la rive droite du Minho, vers la cathédrale fortifiée qui la domine. Grâce à l’esprit de tolérance et l’aimable sollicitude du prélat du diocèse, je pouvais, moi, libre penseur rebelle, pénétrer tous les soirs dans la vieille église et monter à la tour. Là, je restais quelquefois des heures entières à contempler les fertiles et riantes plaines de mon pays de Portugal qui, de l’autre côté de la rivière, s’étendaient à perte de vue sous la lune mauve, à droite et à gauche des coteaux en dentelle qui entourent Valença, sentinelle de la Nation.

Devant ces murailles qui, jadis, avaient été