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d’y accepter l’hospitalité ? Je ne me sens plus le courage de voyager seule, en auto, avec M. de Pontcroix.

Mais, mademoiselle, Yves m’avait justement permis de… voyager de mon côté. Pas en auto, mes moyens ne me donnant pas cette licence, en chemin de fer, jusqu’à Quimper, d’où je me tiendrai à sa disposition, et, naturellement, à la vôtre, tout en respirant l’air natal.

— Monsieur Henri, ne me refusez pas votre appui ni votre présence, je vous en prie… au nom de mon frère.

Ils étaient tous les deux dans l’atelier. Marie faisait un croquis de fleurs de Nice, arrivées le matin, un panier mi-ouvert d’où s’échappait, en un joli désordre, des narcisses et des jacinthes. Penchée sur son travail, elle semblait se passionner pour la recherche des tons et, fébrilement, cassait souvent des pastels sous ses doigts nerveux.

Très embarrassé, Henri tordait une tige qu’elle venait de jeter sur le tapis.

— Vous me prenez au dépourvu, mademoiselle. Je ne voudrais pas vous refuser ce… service… pourtant…

— Pourtant il est ridicule, n’est-ce pas, qu’une