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vous voyant danser l’autre soir avec toute la grâce canaille d’une demoiselle des Folies-Bergère ! Comme on se trompe ! Mais, mon cher ami, qui vous a raconté que je veux vous éloigner de notre ménage ? Ne m’empêchez pas d’arriver à le former… même à trois ! Nous pensions tout naturel, Marie et moi, de vous rendre votre liberté de jeune homme, au moins durant notre voyage de noces, mais, puisque vous désirez nous suivre, j’en suis ravi. Elle a peur de moi ? J’ai été trop hardi après avoir été trop timide, je le confesse. Je me suis trop complu à une imagination poétique, soit. Tout est remis dans l’ordre, ou le sera par ma promesse formelle de vous admettre chez moi, aussi longtemps qu’il vous plaira d’y rester… ou qu’elle consentira à vous admettre elle-même. Les nouvelles mariées sont si différentes, souvent, des anciennes fiancées ! Ne redoutez-vous point que ce puisse être elle qui vous trouve un jour un peu ridicule… dans ce rôle de… gardien du sérail ?

Michel Faneau se leva, à son tour, souriant : — Oh ! fit-il avec une farouche insolence, le bon droit reste toujours au plus fort dans votre monde, c’est une puissance brutale que je ne