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ment, tu lui feras des scènes, alors elle rentrera dans sa famille. Si elle rentre dans sa famille, elle emportera sa dot…

L’homme. — Je réclamerai la dot…

L’ange. — Ta belle-mère, au contraire, te forcera à lui fournir une pension, et, de plus, elle t’appellera : bourreau de sa fille !…

L’homme. — Oh !… laissons ce sujet. J’aimerai donc le moins possible… j’épouserai une grosse campagnarde tranquille, et pour fuir les tentations je vivrai près d’un village.

L’ange. — Si tu habites à la campagne, tu feras de l’agriculture, tu planteras des vignes ; elles gèleront ou auront le phylloxera. Si tu as des fermiers, ils ne paieront pas leurs fermages, parce que leurs moutons auront le piétain. S’ils ont des bœufs, ils se vendront mal. Tu auras des métayers la seconde année, quand tu verras que le fermage ne réussit pas : les métayers sont tous voleurs ou paresseux. Si tu trouves de braves gens, ils tomberont malades. Si tu n’as ni fermiers ni mé-