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Je revins, bondissant, très heureux de me savoir surveillé, me donnant des airs vainqueurs, brandissant la baguette de mon cerceau :

« Il ne faut pas crier ici ! » me dit ma mère, la figure très effarée.

« Pourquoi, maman ? Tu as promis de me laisser m’amuser à tous les jeux dans la maison des vacances ! »

Elle ajouta, sans me répondre directement et comme se parlant à elle-même :

« Tu sais que nous n’avons loué cette maison rien que pour toi, mon enfant, c’est un sacrifice dont tu devras nous tenir compte plus tard. Tu es trop jeune pour bien me comprendre ; mais si je t’entends crier, cela me portera sur les nerfs ! »

Un roulement de tonnerre gronda, et elle m’aida vite à escalader la fenêtre en murmurant :

« Hein ? Tu vois ! Il ne fallait pas crier ici ! » Pas crier, pas courir, pas sonner, pas ou-